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Mrs.Robot
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Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Se sentir hétérosexuel par défaut.

Jeu 11 Oct - 16:13
Les témoignages de femmes mariées ou en couple avec des hommes depuis des années, qui "découvrent" leur homosexualité sont légions. Pourtant, rare, si ce n'est inexistant, sont les témoignages de femmes en couple avec des femmes depuis des années qui découvrent leur hétérosexualité.

L'hétérosexualité serait-elle donc une norme si forte et établie qu'on en vient à se persuader d'être attirée, ou amoureuse d'un homme, et même, d'avoir envie de lui? Comment est-ce possible de se mentir à soi-même à ce point pour correspondre à une norme? A quel point une norme peut-elle nous impacter au point que nous nous cachons inconsciemment la vérité? Combien de femmes qui se définissent aujourd'hui hétérosexuelles, ignorent en fait tout de leur sexualité et de leurs attirances et ne le découvriront qu'à 30, 40, 50, 60 ans?

Avez-vous déjà remis en question votre homosexualité ou pensé être attirée par les hommes? Comment avez-vous pu comprendre quel était votre orientation réelle? Ou pourquoi doutez-vous aujourd'hui?
Mrs.Robot
Mrs.Robot
Age : 31
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Date d'inscription : 12/02/2017

Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Re: Se sentir hétérosexuel par défaut.

Jeu 11 Oct - 16:20
La majorité des femmes avec qui j'ai été en relation sont des femmes qui se définissaient hétérosexuelles, jusqu'à ce qu'elles se sentent attirées par moi et qu'elles découvrent le sentiment amoureux, en comprenant qu'elles n'avaient jamais éprouvé d'attirance ou d'amour pour les hommes, et qui ont fini par découvrir leur homosexualité. Pour certaines, au point même qu'elles ont réussit à se persuader d'être attirée ou amoureuse puisqu'en couple, puisqu'elles n'avaient connu que ça. Je pense que ce n'est pas anodin puisque j'ai moi-même longtemps refouler mon homosexualité en me persuadant être attirée par les hommes.

J'ai donc refoulé mon homosexualité par le passé, en réussissant à me persuader d'être attirée ou amoureuse d'homme, au point que je vivais des relations avec eux. Puis je me suis affirmée dans mon homosexualité quand j'ai compris ce qu'était réellement l'attirance, l'amour. Pourtant, quelques mois maintenant en arrière,  j'ai douté. Je me suis demandée "Est-ce que tu es vraiment homosexuelle et pas bisexuelle?" parce que je suis devenue plus féminine, et que j'ai connu une nouvelle période où l'attirance des hommes s'exprimaient de plus en plus à mon égard. Et inconsciemment, je me disais que je devais forcément -un peu- être attirée par les hommes, en tant que femme, comme je le ressentais quand j'étais jeune. J'associais des qualités (beau, intelligent, drôle) à des attirances possibles.

J'ai voulu en avoir le coeur net, alors j'allais vers des hommes et j'en ai rencontré un plus particulièrement, que je trouvais beau, attachant, drôle, intelligent, et même, avec qui j'avais envie de faire des câlins. Mais à chaque fois qu'il cherchait à se rapprocher de moi sensuellement, sexuellement, qu'il me faisait part de son attirance, je bloquais et n'arrivais pas à déterminer si j'avais envie ou non. J'ai connu une longue période où je ne savais plus ce qu'était l'attirance, à me prendre d'angoisse parce que, je ne savais pas si oui ou non, j'étais bisexuelle.

C'est quand j'ai fini par vouloir me "forcer à essayer" pour obtenir réponse, que je l'ai invitée à passer la nuit chez moi pour, ne le cachons pas, baiser, que je me suis rendue compte que vraiment, je n'étais pas attirée, ni par lui, ni par les hommes... parce qu'à aucun moment j'ai eu envie de lui ou de son corps, et que j'éprouve la même chose pour tous les autres hommes. Puis que je retrouvais le corps d'une femme et là.. tout était clair.

Il m'arrive encore aujourd'hui ponctuellement de me sentir "attirée" par un homme, par sa beauté, son humour, son intelligence, son corps musclé ou sa bienveillance envers moi. Sauf que j'en viens à me rappeler constamment que ce n'est pas ça, l'attirance, et que ce ne sont en fait que des qualités que je lui attribue.

Je trouve ça oppressant, terrible, même, de me dire que l'hétéronorme soit à ce point véhiculé que des femmes en viennent à se forcer à avoir des relations pour correspondre à un pur conditionnement de l'esprit. Qu'elles en viennent à se persuader que "mais si, c'est ça l'amour", que des médecins en viennent à leur proposer des lubrifiants parce qu'elles ne parviennent pas à être excitée sexuellement par leur homme... De savoir qu'il existe tant de personnes malheureuses, homme ou femme, qui ne pourront jamais vivre pleinement leur sexualité et leurs sentiments amoureux.

Ce sujet juste parce que, ça me révolte profondément.
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Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Re: Se sentir hétérosexuel par défaut.

Jeu 11 Oct - 16:52
Je pense, avant tout, que ce n'est pas un effet "femme homosexuelle", mais quelque chose qui arrive dans tout ce qui est "hors norme" soit disant.

Un homme qui aime les hommes aura souvent ce même positionnement et dans beaucoup d'autres cultures ou domaines, ce sera la même chose.

C'est n'est pas l'amour qui de nos jours est normé, mais la vie. Et c'est dommage, oui, car du coup quand on est pas dans les normes, on tente d'y être, par "simplicité", alors que finalement, le plus simple c'est d'être soit même et heureux(ses) Smile
Cielle
Cielle
Age : 35
Messages : 9
Date d'inscription : 25/10/2018

Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Re: Se sentir hétérosexuel par défaut.

Mar 30 Oct - 17:19
Hello ! Du coup comme promis je vous partage mon expérience sur le sujet et mon opinion qui je pense rejoindra pas mal les vôtres.

Comme je le disais dans ma présentation, je n'ai vraiment admis ma bisexualité qu'il y a quelques mois, et ça a été pour moi un chamboulement autant qu'une libération. Je n'ai pas encore vraiment fait mon coming out, je suis dans une phase où j'ai encore envie de découvrir tout ça tranquillement sans pression extérieure, où j'essaie de comprendre ce qu'il m'est arrivé, pourquoi j'ai mis si longtemps à pouvoir mettre ce mot sur mon orientation sexuelle (je ne suis pas forcément pour les cases, mais dans ce cas c'est salutaire pour moi).

Pour vous resituer dans le contexte, je ne suis pas issue d'une famille intolérante vis à vis d'autres orientations sexuelles que l'hétérosexualité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de discriminations ordinaires (mes souvenirs là dessus sont flous en fait), mais aucun adulte autour de moi ne m'a jamais dit que c'était mal ou que sais-je. Je n'ai moi-même jamais pensé que c'était mal, ou honteux ou autre. D'ailleurs la première personne pour qui j'ai éprouvé de l'attirance, hors les petites amourettes de primaire toutes mignonnes, c'était ma meilleure amie au collège. Mais j'avais lu dans des magazines que j'étais à l'âge où on se cherchait, où c'était normal de ressentir ce genre de choses, du coup je ne savais pas trop, je me disais que c'était peut-être ça. Comme on a fini par se perdre de vue, je n'ai pas eu l'occasion de creuser.
Mais je me suis mis sans m'en rendre compte en quête de modèles de personnes lesbiennes ou couples lesbiens (je crois que je n'avais qu'une vague idée de ce qu'était la bisexualité à l'époque). J'étais vraiment curieuse et sans trop comprendre pourquoi, j'éprouvais un réel besoin de trouver des modèles. Il faut savoir que j'ai toujours beaucoup cherché mes référents dans les oeuvres de fiction, je m'en suis détachée avec l'âge, mais très jeune je me suis beaucoup construite à partir de ces modèles. Et je pense que c'est là qu'il y a eu un problème: Toute mon enfance, j'ai vu le modèle du couple hétérosexuel comme l'aboutissement d'une quête, l'atteinte du bonheur, que ce soit dans les Disneys, dans les films pour enfants et même les livres. A côté de ça, les quelques films montrant des couples lesbiens se terminaient toujours de manière tragique, avec dépressions et suicides. Evidemment à l'époque je ne m'en rendais pas compte, mais rétrospectivement je pense que ça a dû taper dans mon inconscient cette affaire.

Il y a eu plein d'autres choses: le fait que tout le monde ait toujours présumé que je suis hétéro, que l'on s'attende à ce que je le sois, que je finisse par me marier avec un homme, avoir des enfants, etc. Ca a beau ne pas être forcément exprimé à haute voix, j'ai senti cette pression et je la sens de plus en plus.
Il y a eu le fait aussi que je ne savais pas ce qu'était une femme bisexuelle. Je n'en connaissais pas. Je croyais qu'il y avait une certitude, qu'on aimait les hommes à 50% et les femmes à 50% tout le temps. Qu'on ne pouvait pas savoir tant qu'on avait pas essayé (ce qui est débile, on ne nous dit jamais qu'on ne peux pas savoir si on est hétéro tant qu'on a pas essayé). Je pensais qu'il arrivait à tout le monde d'avoir de l'attirance pour des personnes de son genre, que c'était quelque chose de normal. Je me suis posé des questions à différents moments de ma vie, et je n'ai jamais su vraiment répondre, bizarrement je ne me sentais pas légitime. Et au bout d'un moment ça semblait tellement couler de source que j'étais hétéro, pour les autres et parce que je sortais avec des hommes, que j'ai juste pris ça comme une vérité.

Cette dernière année j'ai été amenée à faire un gros travail sur moi-même, sur pas mal de plan, y compris celui des relations amoureuse. Et à force de réflexions et de travail, ça s'est imposé comme une évidence.

Voilà mon petit parcours, je ne m'attendais pas à faire si long, merci aux courageuses qui vont lire jusqu'au bout^^
kat77bis
kat77bis
Localisation : IDF 77
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Messages : 148
Date d'inscription : 29/10/2018

Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Re: Se sentir hétérosexuel par défaut.

Mar 30 Oct - 18:28
Merci pour ton partage CIELLE et bienheureuse que ta "case" te convienne et te permette de t'épanouir cheers

Mais selon moi et ça 'n'engage que moi, l'amour n'a pas de sexe!

Il n'y a que des préférences sexuelles, des rejets, des tabous, voir du dégoût causé par certaines mauvaises expériences du passé ou pas, mais le mot sexe n'est pas synonyme d'amour!
Le hic c'est qu'on aime bien classer les gens, et dans tout ces mots: homosexuel, bisexuel, transsexuel, hétérosexuel, finalement on ne parle jamais d'amour mais bien de sexe et de préférence.
La société nous défini selon le sexe avec qui on se met en couple ou que l'on pratique le plus régulièrement et encore quand on en change ça se complique :

Est ce qu'une femme qui aimait et couchait avec des hommes, devient homosexuel si elle devient transgenre homme et qu'elle continue de sortir et coucher avec des hommes????

Franchement je n'ai pas la réponse! BREF

Je ne sais pas citer, mais par rapport au premier échange sur les femmes ou hommes qui se réveillent subitement homo, oui ca peut arriver. La sociologie, l'éducation, tout notre environnement nous bride et nous formate jusqu'a ce que le véritable "moi" éclose pour s'affranchir des barrières et limites sociétales, parentales etc qui ont fait notre seconde peau, pour que peu à peu, nous prenions nos propres décisions en fonction de nos expériences ou ressentis, quand notre système de valeur individuel est enfin à maturité.

moi je me suis découverte sur le tard à 22 ans, et pourtant je peux dire que j'ai aimé un homme dans ma vie et que je ne suis pas bi. Depuis que j'ai découvert cette préférence je n'ai eu que des relations avec des femmes. A ma première séparation, j'ai voulu faire comme toi MMR ROBOT, j'ai re testé mais c'était pas possible, il y a eu blocage.

Est le corps, le coeur ou la tête, je ne sais pas, mais clairement je n'aimais pas ce gars la, est ce que ça aurait marché si???? Aucune idée. Mais je pense qu'il ne faut pas confondre amour et sexualité.

Il y a une autre catégorie de gens dite "assexuel". Ces personnes n'ont pas ou peut d’intérêts pour le sexe et pourtant elles sont en couple soit avec des hommes soit avec des femmes.

Pour moi c'est le coeur qui dirige. Je me vois mal a 37 ans aujourd'hui avec un bonhomme dans mon lit ou à la maison lol mais si le coeur se mettait à battre et que la notion de sexualité pouvait se mettre de côté, pourquoi pas?

Est ce que cela me ferait rentrer dans la "case" bisexuelle?

Attention quand je parle de "case" il n'y a rien de péjoratif et c'est bien pour cela que je le mets entre guillemet, c'est juste pour montrer l'effet de la catégorisation...
Solia
Solia
Age : 34
Messages : 24
Date d'inscription : 17/10/2018

Se sentir hétérosexuel par défaut. Empty Re: Se sentir hétérosexuel par défaut.

Mar 30 Oct - 19:19
L'article wikipédia au sujet de la bisexualité est très intéressant à ce sujet. De ce que moi j'en comprends, la bisexualité pourrait être une orientation "naturelle" importante chez l'être humain, mais la société met une telle pression sociale que les individus se sentent hétérosexuel par défaut comme le dit Mrs. Robot.
Je cite wikipedia: si "on cherche à savoir qui a déjà ressenti une attirance amoureuse ou sexuelle envers plus d'un genre, ou à s'être engagé dans des relations sexuelles avec des personnes des deux sexes, on obtient une minorité conséquente (le rapport Kinsey avance le chiffre de 46 % de la population masculine, le rapport Hite 43 %), voire une majorité de la population."

À titre personnel et comme je suis une femme transgenre les choses sont un peut différentes. Jusqu’à mes 25 ans je pensais être un homme et je n'ai donc jamais subis cette pression me forçant à aller avec un hommes, au contraire même. Par contre avant mes 25 ans j'étais gayphobe car l'homosexualité masculine me faisait peur, et l'idée de coucher avec un homme me dégoutais carrément. Le fait de tomber amoureuse des femmes "allait donc de soit" (grosses guillemets).
Les choses se sont depuis inversée pour moi depuis puisque à présent être avec une femme signifie être dans une relation homosexuelle. La compréhension et l'acceptation de ma propre transidentité on fait disparaitre mon homophobie et ma transphobie et je pense qu'à présent je serai prête à accepter le fait d'aimer un homme, si ça devait arriver. Le fait de m’imaginer coucher avec un homme ne me dégoute plus comment avant.

Pour conclure je dirai que cette "hétérosexualité par défaut", qui est je pense une forme d'homophobie ordinaire, m'a empêché de me rendre compte plus tôt de mon genre car "une fille ça va avec les mecs" (phrase prononcée par mon cousin quand je lui ai annoncé que je voulais être une fille, pendant notre enfance).
Mes 2 centimes.
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